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Tracteur John Deere 9RX, moins de pression au sol, plus sur les concurrents

Présentée à l’Agritechnica 2015, la nouvelle série 9RX et ses 27 tonnes mettent la pression les concurrents. Moins sur les sols et moins sur les lombaires des chauffeurs, sous l’effet de plusieurs options conceptuelles.

Nombreuses photos en fin d’article

Qu’est-ce que la nouvelle série 9RX ?

Le 9RX est un tracteur articulé à quatre chenilles. Jusqu’à présent, John Deere ne proposait que des chenillards conventionnels à deux trains de chenilles, à savoir les 8RT (3 modèles de 352, 380 et 407 chevaux de puissance maxi) et les 9RT (3 modèles de 517, 572 et 628 chevaux de puissance maxi). Le constructeur propose par ailleurs avec le 9R un tracteur articulé à roues (6 modèles d’une puissance maximale comprise entre 407 et 670 chevaux), non commercialisé en France pour des questions de réglementation routière, limitant à 19 tonnes le poids des engins à deux essieux circulant sur la route.

La nouvelle série 9RX compte quatre modèles d’une puissance maxi comprise entre 517 et 670 ch. Les 9470RX (517 ch) et 9520RX (572 ch) reçoivent un moteur John Deere 6 cylindres de 13,5 l contre un moteur Cummins 6 cylindres de 15 l pour les 9570RX (628 ch) et 9620RX (670 ch). Avec la nouvelle série RX, le constructeur est le seul à offrir dans son catalogue les différents concepts de traction : 4 roues inégales, 4 roues égales articulées, 2 chenilles, 4 chenilles articulées. Dans sa ligne de mire du 9RX figure le QuadTrac de Case IH, l’autre 4 chenilles articulées comptant 5 modèles d’une puissance maxi comprise entre 525 ch et 692 ch (6 cylindres 12,9 l).

27 tonnes, est-ce bien raisonnable ?

Le 9RX affiche 27 t sur la balance mais une pression au sol de 0,4 bar, à peine supérieure à celle exercée par les deux pieds d’un homme. Le 9RX offre une empreinte au sol de 24 % supérieure à celle d’un tracteur à deux chenilles et de 140 % supérieure à celle d’une tracteur conventionnel jumelé en 710/70R42. Fournies par Camso (ex-Camoplast) avec un cahier des charges spécifique à John Deere,  les chenilles sont proposées en 30 pouces (762 mm) et 36 pouces (914 mm) et deux niveaux de résistance (4500 et 6500). La monte en 30 pouces engendre une largeur de 2,98 m compatible avec un déplacement routier à 25 km/h (homologation Maga).

D’où le 9RX tire-t-il sa capacité de traction ?

De son moteur mais pas seulement. Comparativement au QuadTrac concurrent, John Deere a accru les mensurations du diamètre des quatre roues motrices (+ 20 %) sur chacune desquelles 8 plots (au lieu de 6) assurent  la transmission de la puissance. La longueur des chenilles (+ 20 %) sert la capacité de traction en même temps qu’elle améliore leur longévité, en réduisant l’échauffement sur route. Autre spécificité : les deux galets tendeurs et les deux galets intermédiaires sont situés sur le même niveau et offrent ainsi le même degré de portance. Pour assurer le suivi du sol, chaque train de chenilles est susceptible de pivoter de 10° à l’avant comme à l’arrière, tandis que la pièce maîtresse reliant l’avant et l’arrière du tracteur offre de son côté une capacité de pivotement de 15°, apte à épouser les reliefs vallonnés. L’empattement (4,12 m) et la répartition du poids avant/arrière de 55 % / 45 % contribuent également à exploiter la puissance sous le capot.

Comparativement à un tracteur à deux chenilles, la conception à quatre chenilles articulées se distingue particulièrement dans les dévers et des les fourrières où toute la motricité reste de mise, ainsi que dans les conditions humides, grâce au blocage de différentiel des trains avant et arrière.

Et le confort ?

Talon d’Achille des engins à chenilles, avec le surcoût à l’achat et à l’usage, le confort a été pris en compte par John Deere en plusieurs endroits, à commencer par la cabine (origine ZF) qui reçoit une suspension à quatre amortisseurs et des barres de torsion assurant l’horizontalité. Le 9RX peut recevoir en option un système de direction électrique (Active Steering System) synonyme de progressivité et de moins à-coups, notamment àl’ arrière. Selon le constructeur, le concept à quatre galets sans galet central supprime également bon nombre de vibrations.

Parmi les autres caractéristiques du 9RX

Le 9RX est équipé de la même transmission que les 9R et 9RT, à savoir la e18 PowrShift à18 vitesses avant et 6 arrière. Le système hydraulique offre un débit de 435 l/mn. Console CommandCenter de 4e génération, récepteur de signal StarFire 3000, et console GreenStar 2630 offrent tous les ressorts en matière de télémétrie et de connectivité avec le siège de l’exploitation, les autres machines, les autres parcelles et les autres chauffeurs, via le site MyJohnDeere.com. Les 24 led assurent l’éclairage sur 360° et le réservoir de 1490 l l’autonomie en carburant. Un relevage et une prise de force sont proposés en option.

Et le prix ?

Le plus gros de la gamme, le 620RX et ses 670 ch de puissance maxi vont chercher dans les 500 000 € à 550 000 € selon les équipements. C’est 15 à 20 % de plus que le 9570RT, ses deux chenilles et ses 628 ch de puissance maxi. Dans son cahier des charges, outre la valorisation de la puissance et le confort, le constructeur s’est attaché à réduire les coûts à l’usage, ce qui passe par la robustesse de l’ensemble et du châssis en général et en particulier par l’adoption de galets intermédiaires de grand diamètre, avec un système de lubrification à vie, à contrôler toutes les 1500 heures. Le remplacement d’un galet ne nécessite que le dévissage de huit boulons.

Le 9RX pour qui ?

« Peut-être sur mon exploitation », répond Jean-Marie Desrentes. L’agriculteur exploite 1200 hectares dans les Charente et 900 en Gironde. Sur le premier site, du blé dur et du maïs non irrigué alternent dans des argiles tandis que la monoculture de maïs irrigué est pratiquée sur le second site. « Actuellement, je dispose d’un parc de trois Challenger, explique le producteur. Le Challenger développe une cylindrée de 18 l contre 13 l pour le QuadTrac de Case IH et 15 l pour le RT à deux chenilles de John Deere. Le QuadTrac est mieux que le Challenger au printemps en terme d’adhérence mais il manque de puissance en été. Le 9RX avec ses 15 litres de cylindrées et sa conception à quatre chenilles articulées peut m’amener à réviser mon jugement. Je l’étudierai au prochain renouvellement. »

Une chose est sûre : les mensurations du 9RX sont compatibles avec le gabarit du bac traversant la Gironde et sur lequel transitent les engins de Jean-Marie Desrentes pour rallier les deux exploitations.

 

Les photos ci-dessous ont été prises par Raphaël Lecocq.

Ci-dessous, la nouvelle série 9RX compte quatre modèles d’une puissance maxi comprise entre 517 et 670 ch. 

Ci-dessous, la série 8RT compte 3 modèles de 352, 380 et 407 ch de puissance maximale.

Ci-dessous, juste après avoir été présenté à l’Agritechnica 2015, le 9RX est parti à la conquête du marché européen avec une escale en Gironde, où 150 clients et prospects ont pu en prendre le volant dès décembre.

Ci-dessous, diamètre de la roue motrice, angle d’enveloppement, plots d’entraînement, longueur de la chenille, alignement des quatre galets, pivotement… Le constructeur John Deere a exploré tous les paramètres pour maximiser la transmission de puissance.

Ci-dessous, Bednar a profité de la démonstration girondine pour présenter le dernier-né de sa gamme SwifterDisc XE, un déchaumeur à disques de 14 mètres d’envergure.

Ci-dessous, la série 9RT compte 3 modèles de 517, 572 et 628 ch de puissance maximale.

Ci-dessous, démonstration de puissance de John Deere en Gironde durant deux semaines en fin d’année 2015.

Ci-dessous, Rémi Hanot, directeur général de John Deere France : “Le marché du 9RX est difficile à cerner. J’avancerai le chiffre de 4 à 5 ventes annuelles en France”.

Ci-dessous, François Cathelineau, chef de produit tracteurs séries 7, 8 et 9 : « La capacité de traction, le confort de conduite et la minimisation des coûts à l’usage ont figuré aux premiers plans du cahier des charges du 9RX ».

Ci-dessous, exploitant plus de 2000 hectares en Charente et en Gironde, Jean-Marie Desrentes voit d’un bon oeil le concept à quatre chenilles combinées à un moteur de 15 l de cylindrée.

1 Commentaire(s)

  1. Trop de pression au sol, largement supérieure à des tracteurs à 2 chenilles. Surcoût à l’achat important, et largeur immense du matériel difficile à valoriser.

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