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Ne pas se laisser déborder par la croissance rapide des céréales

Les sols ressuient progressivement depuis la mi-avril ce qui permet enfin d’intervenir dans les parcelles. Avec le développement rapide des cultures, comment prioriser les interventions et gérer les derniers apports d’azote ?

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Sous l’effet conjoint de la chaleur et de l’assainissement des sols, la végétation connaît désormais un rythme de croissance et de développement très soutenu. Aussi, après une longue stagnation en février – mars, la biomasse et les stades des cultures progressent désormais très rapidement. Cela exige d’être très réactif et le retard accumulé oblige à prioriser les opérations.

En ce qui concerne les céréales, la priorité est désormais de surveiller les maladies foliaires pour positionner au mieux les fongicides. Cette année, un premier passage entre 2 nœuds et dernière feuille pointante est souvent nécessaire. Il a été réalisé dans la majorité des cas, vue la pression des maladies – s’appuyer sur les prévisions des outils d’aide à la décision et les observations pour décider. Le relais à dernière feuille étalée – gonflement surviendra dans un délai relativement court de l’ordre de 15 jours – 3 semaines.

Par ailleurs, les parcelles les plus exposées au risque de verse qui ne sont pas encore régulées nécessitent probablement de modifier la stratégie initialement prévue. Le choix du régulateur de croissance doit être adapté à un passage tardif (produit à base d’étéphon).

Rendez-vous à dernière feuille étalée pour l’azote

En ce qui concerne la fertilisation azotée, l’engrais apporté en février – mars est en cours d’assimilation par les plantes. Les céréales sont bien alimentées jusqu’à la fin avril – début mai. Jusqu’au stade début épiaison, l’engrais apporté est valorisable à la fois en rendement et en protéines.

Au stade dernière feuille étalée – gonflement, un diagnostic de l’état d’alimentation en azote à l’aide d’un outil de pilotage sera particulièrement important cette année. En effet, l’azote apporté en février – mars était nécessaire aux cultures mais n’a pas toujours bénéficié de conditions optimales pour sa pleine valorisation : on peut craindre une dégradation de l’efficience de l’engrais apporté sous l’effet des conditions asphyxiantes du sol. Seul le diagnostic des plantes en fin de montaison permettra de bien calibrer la dose d’engrais complémentaire nécessaire. Les outils basés sur l’analyse d’image à l’échelle de la parcelle (Farmstar, Drone…) couplés à un épandeur équipé pour la modulation de dose, permettront en outre d’ajuster cet apport complémentaire aux hétérogénéités intra-parcelles très fréquentes cette année.

Cas particulier des parcelles ayant reçu un complément d’azote tardivementFaute de portance, l’apport de début montaison a parfois été soldé tardivement, mi-avril. Dans ces situations, le diagnostic avec l’outil de pilotage ne pourra s’envisager qu’une fois l’engrais dernièrement apporté assimilé : compter au moins 15 mm de pluie dans les 15-20 jours après l’apport. Pour ces parcelles, au plan logistique, il sera sans doute plus pertinent d’utiliser un outil portatif type pince N-tester pour être certain que le diagnostic soit effectué au bon moment.

L’azote apporté au stade gonflement ne fait pas verser

Si la préoccupation actuelle concerne la fragilité des tiges fautes d’avoir pu appliquer un régulateur précocement et en bonnes conditions, il convient de rappeler que le dernier apport d’azote, s’il est bien calibré, n’augmente pas le risque de verse. L’exposition à la verse s’explique surtout par l’excès de densité, lié à la densité semée et aux conditions de croissance en sortie d’hiver, ainsi qu’à la sensibilité intrinsèque de la variété.

 

Anne-Monique Bodilis (Arvalis – Institut du végétal), en concertation avec Agrial, la CAPL, la Cavac, la Chambre d’agriculture de la Mayenne, la coopérative d’Herbauges, les établissements Hautbois, Soufflet Atlantique, Cecab – Bernard Agriservice, Terrena.

 

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