projet cownect limousines

Lire dans les gènes pour améliorer la race limousine

Il est désormais possible de détecter quels veaux auront les meilleures qualités maternelles. Avec un projet, Cownect, que va lancer France Limousin Sélection. Des capteurs seront placés sur des bovins afin d’identifier de nouveaux critères génétiques.

C’est un projet unique en race bovine allaitante, nommé Cownect. Depuis 2007, l’organisme France Limousin Sélection travaille à lire dans les gènes de la race limousine pour améliorer les lignées.

Un premier projet a conduit des éleveurs dans une quarantaine de fermes de bovins allaitants à observer les caractéristiques de leurs animaux (croissance, développement musculaire et squelettique) pour en tirer des outils de statistiques génétiques. Mais cette méthode a vite trouvé ses limites, les éleveurs étaient déjà trop occupés sur leurs exploitations pour recueillir une masse de données suffisante. Autre facteur limitant, les bêtes sont souvent seules au pré, et il y avait forcément un décalage dans la collecte d’informations (comme l’arrivée des chaleurs par exemple). Il fallait donc lancer une seconde étape, en s’appuyant sur les évolutions technologiques.

« L’idée de Cownect, c’est d’utiliser des capteurs placés sur les animaux en complément des observations des éleveurs » explique Marc Gambarotto, directeur général du pôle de Lanaud, en Haute-Vienne. « Nous voulons obtenir des données en temps réel, régulières et fiables, grâce aux capteurs. » Pour le moment, les responsables cherchent avec les fabricants le matériel le plus adapté à cette expérience, avec comme contrainte technique principale l’éloignement entre l’émetteur et le récepteur puisque le troupeau reste au champ la majeure partie du temps.

En juin 2017, les capteurs seront installés. Les premiers résultats ne sont pas attendus avant 2019.

Réduire la part du hasard grâce à la génomique

« En race limousine, beaucoup d’animaux partent à l’engraissement en Italie ou en Espagne. Mais on ne sait pas si on n’envoie pas les meilleurs de la race. » Par ce simple constat, Marc Gambarotto pose le problème à résoudre pour améliorer les lignées. « La génomique devrait nous apporter un outil pour identifier certaines qualités. L’objectif est de sélectionner très tôt les animaux qui correspondent le mieux aux attentes pour les voies mâle et femelle. » Autrement dit, avant même que le bovin ait produit, on pourra évaluer son potentiel. Un changement d’usage complet pour les éleveurs !

Les données qui intéressent le plus les éleveurs tournent autour des qualités maternelles des vaches. Savoir quel taureau engendre des filles qui ont les chaleurs plus précoces, les plus fertiles… Bref, pouvoir lire dans les gènes pour en tirer les meilleures statistiques de rendement. « Il s’agit de trouver les outils pour obtenir la meilleure équation prédictive pour un animal. »

A terme, le patrimoine génétique du cheptel limousin pourra être amélioré, en triant mieux les animaux qui seront conservés pour le renouvellement et ceux qui partiront à la vente.

Le projet coûte 1,8 million d’euros, financé à hauteur de 800 000 euros par le Conseil régional Nouvelle Aquitaine et le fonds Feder (fonds européen de développement économique et régional), le reste en autofinancement.

 

En savoir plus : http://www.limousine.org/france-limousin-selection.html (site france Limousin sélection) ; https://wikiagri.fr/articles/limousine-park-ou-lelevage-ouvert-au-tourisme/10584 (précédent article de WikiAgri, cette fois sur le Limousine Park, installé dans le pôle de Lanaud).

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