l avenir c est demain 27 propositions

L’avenir c’est demain ! 27 propositions pour 2035

Quel serait le futur souhaitable pour nos enfants, et comment y parvenir ? 27 experts – économistes, sociologues, scientifiques, philosophes, …  se sont réunis dans ce livre, à l’initiative du Cera, pour apporter leurs réflexions sur le monde d’aujourd’hui et proposer des actions concrètes pour (ré)inventer celui de demain : l’éducation et le formation, la citoyenneté, entrepreneuriat, l’alimentation, l’ouverture au monde… Car demain se décide aujourd’hui !

Une conspiration bienveillante

Conspirer, c’est respirer ensemble, être bienveillant c’est veiller à bien ; alors que peut t’on rêver de mieux que de respirer ensemble pour veiller à bien. Rêver l’avenir, c’est associer nos convictions et nos rêves, se nourrir de rencontres et d’opportunités. Rêver l’avenir, c’est l’imaginer meilleur et renaitre de son passé comme un greffon sur un arbre vigoureux mais sans fruits. « La tradition est le pied mère et le progrès le greffon » disait Jean Yole. Le pied mère nous encre dans la terre et le greffon comble nos désirs.

Conspirer pour désirer à bien, nous l’avons fait. Nous ne nous connaissions pas pour la plupart, deux choses simplement nous unissent : tous nous avons écrit une certaine vision de l’avenir et tous nous avons planchés au Centre d’échanges et de réflexion sur les questions d’Avenir (Cera).

Trois questions nous sont posées :
 Si on vous donne raison, qu’est-ce qui aura changé en 2035 ?
 Pouvez-vous nous emmener vers une vision futuriste mais proche ?
 Quelles décisions prendre dès 2016-2020 pour avancer ?

27 contributions pour dessiner demain

Chacun de nous a trouvé son pied mère pour y poser son greffon. Au gré de mes humeurs, au gré de mes lectures et de ma curiosité, je suis allé chercher le pied mère et de greffon de chacun.

Alexandre Adler s’est penché sur la cité, il nous dit comment le monde va se ré-urbaniser, esquissant des projets globaux d’aménagement du territoire autour de grands pôles qui se dessinent déjà.

Corinne Lepage a trouvé son pied mère bien malade, il est fait de climat, d’éthique et de démocratie ; elle veut néanmoins y poser un greffon de prise de conscience sans trop y croire. Mais si Corinne, on a déjà vu des greffons qui s’accrochent sur peu de vie et prendre. Il faut pour cela que la colle soit bonne et qu’ils soient greffés avec amour.

Gaëlle Bohé porte la bienveillance en étendard d’une société vivante et dynamique dont l’équilibre est maintenu par la prise de responsabilité de chacun. Utopie allez vous penser… pas sur quand tout est devenu transparence nécessitant la confiance.

Idriss Aberkane, mon ami Idriss, a trouvé une école ou on souffre pour apprendre, il veux y greffer une autre ou l’on s’épanouie en apprenant, il voit dans la nature une bibliothèque que nous devons lire plutôt que de la bruler et qu’ainsi nous n’aurons plus à choisir entre produire et préserver l’environnement.

Christian Recchia nous dit que nous sommes ce que nous mangeons, ce n’est pas nouveau mais il va nous falloir devenir raisonnable pour ne pas devenir ce que nous ne voulons pas être et il a bien raison.

Trinh Xuan nous fait prendre de la hauteur et nous dit qu’il y a du sens à vouloir confronter les vues de la science et des traditions spirituelles et mystiques sur le réel. C’est la spiritualité nous dit t’il qui saura faire concorder science et conscience et faire que nous puissions continuer à connaitre l’extase, la passion, la beauté, l’amour et la grâce. Cet homme est un sage !   

Pascal Perrineau a choisi le pied mère de la démocratie au cœur de son hiver tout juste bon à donner des fruits déstructurés de populisme et de gouvernance élitiste. Il veux y greffer une bouture plus saine donnant en un nouveau printemps des fruits regorgeant du sucre de la liberté et de la confiance.

Paul Dewandre nous propose d’instaurer des cours de masculin/féminin pour devenir bilingue et mieux se comprendre. Intéressant en effet de pouvoir réaliser que quand j’entends ma femme dire qu’elle n’a rien à se mettre ce n’est pas que l’armoire est vide. S’aimer c’est se comprendre sans pour autant parler le même langage, et oui bien sur, quand ça marche on a envie que ce soit pour la vie. 

Luc Guyau sait mieux que quiconque allier humanisme et lucidité, il nous dit simplement qu’aucun greffon ne peut prendre sans la volonté des hommes. Sa lucidité n’a d’égal que son enthousiasme. Il apprend dans ce livre à son petit fils à greffer, c’est ce qu’il a fait avec nous depuis 40 ans. Je le connais depuis toujours et c’est pour ces raisons qu’il nous a entrainé sur son chemin depuis que je suis agriculteur.

Maximilien Brabec ne s’est pas vraiment risqué à poser un greffon, il a fait mieux : il nous aide à trouver les bons greffons, les bons ingrédients et surtout les valeurs à mettre en œuvre pour réussir la greffe. Ces valeurs sont faites d’agilité mais aussi de cohérence, de collaboration mais aussi et peut-être surtout d’engagement.

Pascal Perri pense que c’est l’ambition et non la peur qui doit nous guider pour sortir par le haut des impasses ou nous nous trouvons. Dans le monde tel qu’il le voit en 2035, nous allons vers l’homme augmenté. La question est posée si ce ne sera que transhumanisme exaltant l’individualisme ou bien autre chose associant progrès scientifique et spiritualité comme les deux faces d’une même pièce.

Alexandre Fedorovski, sur un vieux pied mère qui lie la France et la Russie et qui a pris tant de coups voit se greffer une concorde nouvelle. Elle est l’œuvre de la société civile, bien plus raisonnable et plus sensée que tous les gouvernants empêtrés dans des idées reçues et des préjugés qui n’intéressent plus qu’eux.

Agnès Vernier Moligné dans un rêve un peu fou, mais sait t’on jamais, imagine un greffon de pragmatisme et d’efficacité prendre le pas sur la forêt administrative d’ou on a retiré tous les arbres morts et éclairci les taillis pour redonner vie aux arbres de haute futaie portant fièrement leurs greffons.

Emmanuel Jaffenin voit lui dans la prison un bien mauvais greffon, comme une réminiscence de la peine de mort ou des supplices corporels ou l’on met à l’écart des personne à l’ombre de la démocratie comme pour les ignorer et paisiblement vivre sans elles. Il préfère l’humiliation dans sont sens étymologique qui consiste à rendre humble suivi d’une réintégration. Il donne ainsi à la punition un nouveau sens avec pour finalité de réintégrer et pour moyen d’humilier préférant la responsabilité à la vengeance.

Hervé Sérieyx à osé greffé sur le baobab de l’éducation nationale un greffon vigoureux (il le fallait pour que la greffe prenne) de l’éducation permanente. L’enseignement par discipline n’existe plus, mettant Descartes au rang des antiquités lui préférant la pensée complexe et la transdisciplinarité de Morin et Pascal. Les MOOCs et les réseaux d’échange ont pris le pas sur les cours magistraux.

Robert Stahl sur le même thème en 2035 voit une formation libérée et créative de la maternelle à l’école primaire dans des établissements à taille humaine. Les enseignants et les élèves y travaillent en équipes pour développer des personnes et leurs talents. Le Colibri de Pierre Rabhi a fait école et s’est propagé dans toute la France, les établissements sont devenus des lieux de vie associant formation et éducation.

Bernard Pètre s’est lui attaqué au fonctionnement de la société. En 2035, le champs des possible est devenu immense, la singularité de chacun peut se développer mais chacun devra s’assumer : « quand je choisi, j’assume les conséquences ». Le projet commun au centre des rapports humains et les relations entre les personnes se fait plus pour ce qu’elles sont que par ce qu’elles représentent.

Xavier Fontanet avant de greffer pense que nos arbres doivent être assainis. Il n’y a pas de bons greffons qui prennent sur des arbres malades. Le cancer qui ronge nos arbres s’appelle la dette et les potions qu’il nous propose sont empreintes de bon sens (j’allais dire paysan) et il faudra boire la potion sans sucres mais qui redonne la forme.

Marc Halévy s’est mis dans la peau de sa petite fille et elle n’est pas tendre avec nous. D’un doigt inquisiteur elle montre les réalités que nous avons laissées à sa génération. Peut-on lui donner tord ? Marc Halévy reprend pour finir la main pour nous dire que rien n’est perdu si nous acceptons de nous appliquer cette maxime : « Ils ont, mais sont t’ils ».

Philippe Legorgus nous parle lui de la sécurité, pour nous dire que sur ce sujet là aussi c’est dans l’ingéniosité et la créativité que nous trouverons les solutions. La gestion des flux migratoires et le sens de l’accueil seront des remparts contre les terrorismes. Nous ne devons pas avoir peur, si tant est que nous faisons confiance aux associations bien autant qu’à un service public anonyme pour dépasser le reflexe de crainte et de rejet.

André Yves Portnoff a envie que les arbres de l’entreprise portent des fruits gorgés de jus plutôt que simplement des fleurs. Pour cela il nous propose de greffer une vision à long terme, de l’ambition, des valeurs : elles sont faites d’altruisme, d’empathie, de bienveillance, de confiance, de transparence et que nous devrons jouer en équipe pour réussir.

Alain Simon nous ouvre le regard sur la géopolitique et la définition des territoires géographiques et des cartes. Loin d’être figés dans le temps comme nous pouvons parfois l’imaginer, les cartes du monde sont renouvelées en permanence par les hommes. Si ces cartes sont des pieds mères, Alain Simon nous met en garde sur la qualité des greffons : veillons toujours qu’ils ne donnent pas de fruits plus mauvais que la souche sur laquelle on va les greffer.

Laurent Schwarz nous parle de médecine et de cancer, convaincu que nous sommes depuis des décennies sur de mauvaises hypothèses faisant de façon plus ou moins délibérées le bonheur de la pharmacie avant de faire celui du malade, il nous propose de regarder ailleurs. C’est selon lui du coté du vieillissement qu’il faut aller chercher les causes et de là trouver les solutions, passionnant !

Eric de Montgolfier s’est projeté en 2035 sous le chêne de la justice pour y regarder tous les greffons que l’on a tenter d’y faire prendre. Tous n’ont pas pris, tous ne donnent pas de fruits, mais au fil des ans l’arbre perd ses bois mords, restant bien enraciné pour servir l’intérêt du plus grand nombre si ce n’est de tous.

Jean Staune nous démontre que pour bien greffer un arbre et qu’il donne de bons fruits nous devons comprendre qu’il est composé de matière et d’immatériel que chaque être humain est fait de chair et de spiritualité. L’ignorer et ne s’en tenir qu’a l’aspect matériel c’est ne voir qu’une face d’une même pièce et prendre le risque de voir le trans-humanisme nous détruire. La dématérialisation de la transparence et bientôt de la confiance vont nous en préserver.

Max Jean Zins voit dans l’Inde un laboratoire du monde. Discrètement mais surement ce pays continent pourrait bien devenir un exemple. Sa politique non alignée lui donnent depuis longtemps force et respectabilité. Dans l’aire de coopération maillée ou nous entrons, ce pays a tous les ingrédients pour comprendre avant tout le monde. Ce greffon, ils sont en capacité de le faire prendre s’ils résistent définitivement à la tentation du greffon pervers de la consommation.

Hervé Pillaud est revenu… tiens, parler de moi à la troisième personne, je n’avais encore jamais fait, attention danger ! Je suis revenu le 29 juillet 2035 dans les coteaux de la Pitardière avec ma petite fille. Elle voulait que je lui dessine un Ageekulteur. J’ai essayé mais en 2035 c’est bien souvent les petites filles qui en apprennent plus à leur grand père que le contraire.

Voilà résumé ce qu’est cet ouvrage ou j’ai aimé apporter ma contribution.

Comme les termites bâtissent leurs toits dans les forêts d’Afriques nous avons esquissé notre « L’avenir c’est demain ! » sans chefs et sans architectes mais par une conspiration bienveillante. Chacun de nous a trouvé son pied mère pour y poser son greffon

Sans vraiment le savoir nous avons su respirer ensemble pour veiller à bien.

 

En savoir plus : http://le-cera.com (site du Cera, centre d’échanges et de réflexion sur les questions d’avenir).

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