cover blank wikiagri

La Roumanie devient le premier pays européen exportateur de blé

La chute de la production de blé en 2016 en France à 28 millions de tonnes (Mt), et en Allemagne à 24,5 Mt, a été compensée par les bonnes productions des pays situés plus à l’est de l’UE (Roumanie, Bulgarie et Pologne). Les chargements de blé des pays de l’UE depuis le début de la campagne affichent une hausse par rapport à l’an dernier sur la même période, et en particulier l’origine roumaine.

–stop–

La Roumanie fait plus que doubler ses exportations sur le premier trimestre

La Roumanie est actuellement le premier pays exportateur de l’UE vers les pays tiers : ses exportations ont atteint 2,3 Mt (un record). Viennent ensuite la France avec 1,6 Mt et l’Allemagne pour 1,2 Mt (figure 1). Sur cette campagne, le blé roumain devra conquérir de nouvelles destinations en raison d’un record de sa production pour la seconde année consécutive.


Figure 1 : exportations de blé européen vers pays tiers entre juillet et septembre, en milliers de tonnes
Source : UkrAgroConsult

Le succès du blé roumain est visible tant en intra-communautaire que sur pays tiers

La Bulgarie a importé plus de 750 kt de blé roumain contre seulement 60 kt l’an dernier au cours des trois premiers mois de la campagne, soit 63 % du volume exporté par les pays de l’UE vers ce pays (1,2 Mt).

Avec 143 kt de blé, la Roumanie représente 90 % des exportations européennes vers la Libye contre 60 kt sur la même période, l’an dernier.

Vers le Soudan, la Roumanie a assuré 70 % des exportations européennes, soit 137 kt contre rien du tout au premier semestre de 2015/16.

En Indonésie, c’est exclusivement du blé roumain qui a été importé, soit 70,5 kt contre absence totale de l’origine européenne il y a un an.

Quid des autres origines européennes ?

Sur l’Arabie Saoudite, le volume de blé en provenance de l’UE se monte à un record de presque 1 Mt contre 490 kt en 2015/16. Les traders polonais ont réussi à couvrir 40 % de ce volume (60 % restants sont partagés notamment entre l’origine lituanienne pour 34 % et l’origine allemande pour 20 %). Dans l’ensemble, la Pologne a, en fait, triplé ses exportations vers les pays tiers au cours de la période considérée, à 872 kt mais cela n’est pas lié à la production qui reste stable par rapport à la moyenne quinquennale (10,4 Mt). Il faut donc s’attendre à un tarissement des exportations au cours des prochains mois.

En raison d’une récolte plus abondante en 2016, la Bulgarie a également commencé sa campagne d’export avec un rythme très rapide : le pays a plus que doublé ses exportations vers les pays tiers en juillet-septembre, à 418 kt. Un volume supplémentaire a été exporté au Vietnam (302 kt contre 68 kt en 2015/16).

En ce qui concerne la France, en dépit d’une baisse de son potentiel d’exportation, le pays arrive sur le marché de l’Inde – un marché habituellement couvert par les blés ukrainiens et australiens. Les livraisons de blé français à l’Inde ont totalisé 110 kt au cours des trois premiers mois de la saison. La France a comblé le déficit de production en Inde en concurrence avec les origines roumaines et bulgares.

Une seconde partie de campagne sans doute plus calme

La saison 2016/17 a été marquée par une récolte de blé abondante dans de nombreux grands pays exportateurs de blé (elle a même atteint un niveau record chez certains d’entre eux). Le recul de la production européenne, chiffré à 16 Mt par rapport à 2015, soit une production de 144 Mt selon l’USDA, devrait faire baisser les exportations de 9,7 Mt à 25 Mt. Après un début de campagne aussi dynamique, les exports européens pourraient donc connaître une période plus calme au cours de la seconde partie de campagne.

 

Aurélie Jarlegant (France Export Céréales)

Article Précédent
Article Suivant