robot octopus volailles

Innovation agricole, Octopus devient la première AgTech cotée en bourse

Basé à Cholet (Maine-et-Loire), Octopus a relevé le défi de la robotisation de la bio-sécurité en élevage avicole. Son robot, Octopus Poultry Safe, aère les litières et décontamine les bâtiments avicoles. Pour accompagner son développement, la start-up mise sur sa cotation en bourse.

C’est la première fois, mais certainement pas la dernière, qu’une start-up agricole, Octopus Robots, est cotée à la bourse de Paris. Introduit sur le marché Euronext Access, le 14 mars, et avec des actions à la hausse, Octopus Robots ouvre certainement la voie à de nombreuses jeunes pousses. « Notre présence en bourse représente pour Octopus Robots une étape stratégique pour augmenter notre visibilité, notamment à l’international, et assurer le financement nécessaire à la forte croissante attendue de notre activité », explique Olivier Somville, président-fondateur d’Octopus robots. L’entrée en bourse était pour la start-up « face au temps de réaction des banques, le moyen le plus rapide de lever des fonds pour augmenter nos capacités industrielles ». Introduite à 15,07 €, l’action a dépassé les 20 € en une semaine. Cette cotation est aussi une belle occasion d’afficher des ambitions internationales et de rassurer les acheteurs américains, russes ou moyen-orientaux.

Améliorer bien-être animal et santé

Si la société choletaise a fait ses premières armes dans des robots de désinfection destinés à l’industrie, elle a su mettre à profit ses technologies lors des dernières crises sanitaires en aviculture en créant Octopus Poultry Safe, un robot de décontamination, qui travaille au milieu des volailles sans les déranger. « Nous répondons au mouvement de fond des attentes en termes de sécurité sanitaire et de bien-être animal, souligne Olivier Somville. Notre innovation est d’automatiser, donc de faciliter, les actions de prévention. »

Octopus comprend plusieurs modules, un outil scarificateur, un nébulisateur, des capteurs… En scarifiant la litière tout au long de la durée d’élevage, le robot réduit l’humidité et les émissions d’ammoniac, ce qui préserve la santé des animaux et concourt à diminuer l’utilisation d’antibiotiques. Dans cette même optique de santé animale, la nébulisation permet de pulvériser en brouillard sec un désinfectant à bases d’huiles essentielles pour diminuer la charge microbienne. Plusieurs capteurs peuvent être ajoutés pour cartographier la température, l’humidité pour un meilleur pilotage du chauffage et de la ventilation. Le robot peut même être équipé d’une caméra 3 D qui estime le poids des animaux. « A terme, nous voulons agréger toutes ces données pour générer un outil prédictif, qui alertera en cas de dégradation des paramètres d’élevage », anticipe Olivier Somville. Cette technologie a un coût, de 25 à 50 000 euros selon les modules choisis. « Nos premiers tests montrent un retour sur investissement rapide, affirme Olivier Somville. L’amélioration du bien-être et du sanitaire joue directement sur les marges. Ne serait-ce que diminuer les saisies en abattoir pour les pododermatites ou les ampoules du bréchet, tout cela assure un gain à l’éleveur. »

Après une phase de recherche et de tests en élevage, les premiers robots sont commercialisés. Les commandes affluent de France mais aussi de tous les bassins avicoles. La semaine dernière, Octopus Robots a reçu le prix de l’innovation au salon Agrofarm de Moscou.

Déjà la start-up affiche ses ambitions pour 2018 : commercialiser 200 robots et dépasser les 5 millions d’euros de chiffre d’affaires. Il est vrai qu’avec le développement des productions avicoles et les fortes attentes de sécurité sanitaire, le marché semble porteur. Le nouveau bâtiment de production entrera en service d’ici un mois pour produire les robots à destination du marché européen. La start-up mise sur le fort potentiel de croissance sur les marchés internationaux. Il y aurait 1 million de bâtiments avicoles dans le monde. Déjà Olivier Somville envisage la création d’ »Octopus centers » pour monter les pièces imprimées en 3D et assembler les robots à l’étranger.

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