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Elevage, l’Ouest travaille au bien-être de ses animaux

Le projet d’amélioration des pratiques d’élevage vers plus de bien-être animal initié en mars dans l’ouest de la France suit son bonhomme de chemin. Il prévoit d’expérimenter de nouvelles pratiques sur de petits territoires caractéristiques des systèmes d’élevage de l’Ouest.

Il n’a échappé à personne que, depuis quelques années, la notion de bien-être animal, apparaît systématiquement dans les discussions et débats relatifs à l’élevage. Que les vidéos pirates d’associations abolitionnistes comme L214 enflamment les esprits et divisent la société. Les pays d’Europe du Nord que sont les Pays-Bas, le Danemark et l’Allemagne ont connu cette situation il y a quelques années. À tel point que les consommateurs ont convaincu leurs élus de définir de nouvelles orientations quant aux pratiques d’élevage. Puis les distributeurs sont entrés dans la danse et ont négocié avec leurs fournisseurs certificats et labels spécifiques pour mettre en valeur de nouvelles pratiques d’élevage. À la charnière du nord et du sud de l’Europe, la France « n’a pas encore le même niveau d’engagement dans le bien-être animal », observe Hervé Guyomard (INRA). Il participait à une conférence sur le sujet durant le Space à Rennes, le 14 septembre.

Les acteurs de l’Ouest, principale grange de la ferme France, ne veulent plus rester les bras croisés. Le 1er mars dernier, les trois grands groupes coopératifs de ce territoire (Triskalia, Terrena, Agrial) signaient avec les chambres d’agiculture de Bretagne, de Normandie et des Pays-de-la-Loire, les scientifiques de l’INRA et les représentants d’universités et centres de formation, la création du laboratoire d’innovation territoriale « Ouest Territoire d’élevage ». Au Space, à la mi-septembre, ils ont raconté la suite du programme. À l’échelle de micro-territoires représentatifs de la diversité des systèmes d’élevage de l’Ouest (polyculture-élevage, agriculture périurbaine, etc.), ils ont désigné trois secteurs dans lesquels ils vont expérimenter de nouvelles pratiques. « Il s’agira de repérer, tester et valider de nouvelles innovations pour réduire les risques de douleurs, de stress, limiter l’usage des antibiotiques, etc. », explique Jean-Louis Peyraud (direction scientifique de l’INRA Agriculture).

Il faudra sans doute du temps pour insuffler de nouvelles règles de fonctionnement pour la grange France. Les acteurs du projet sont convaincus que le bien-être animal sera un outil de compétitivité demain et que « l’avenir des filières d’élevage de l’Ouest, ce sera la différenciation », poursuit Hervé Guyomard (INRA).

Enfin presque tous les acteurs du projet. André Sergent, président de la chambre d’agriculture du Finistère, dit qu’il ne faudrait pas que l’intégration de la notion de bien-être en élevage fasse augmenter les coûts ou abaisse les rendements. Car le prix que le consommateur acceptera de payer la viande issue de ces élevages n’est pas très élastique. Selon une étude réalisée par l’institut technique du porc IFIP, les consommateurs hollandais, danois et allemands n’acceptent de payer guère plus de 5 % du kilo de plus qu’un produit standard.

Notre illustration ci-dessous est issue de Fotolia, lien direct : https://fr.fotolia.com/id/85894882.

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