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Circuits courts, les « Plaisirs fermiers » ne sont plus solitaires

En 2009, une poignée d’agriculteurs pionniers a ouvert un magasin en zone artisanale à Niort (Deux-Sèvres) pour vendre leurs propres produits. Dès le début, les clients ont répondu présents, au-delà de leurs attentes. Aujourd’hui, trois autres « Plaisirs fermiers » ont été créés, avec uniquement des producteurs locaux.

Le chiffres d’affaires est passé d’un million à 2,8 millions d’euros en très peu de temps, avant de trouver sa vitesse de croisière. Une progression spectaculaire qui a surpris les porteurs de projet eux-mêmes. Daniel Bodet, producteur de volailles, faisait partie de la petite équipe qui a lancé le magasin Plaisirs fermiers, à Niort en 2009.

En 2004, les circuits courts n’étaient pas dans toutes les bouches comme aujourd’hui. La vente directe se limitait aux marchés. Pourtant, dans la tête de Jean-Philippe Bernaudeau trotte une idée qu’il partage avec quelques-uns. Tous ont pour point commun de vendre leurs produits fermiers sur les marchés. Pendant 5 ans, ils nourrissent leur concept avec des visites, des études de marché, des formations (juridique, commerciale…). Et ils sautent le pas. Ils sont 9 producteurs de viandes (bovins, agneaux, volailles), produits laitiers, foie gras… à installer leurs victuailles dans les rayons.

De l’organisation à la commercialisation

L’implantation du magasin a représenté un atout de taille. L’échoppe s’est installée en zone artisanale, à côté d’une boulangerie, produit d’appel. Très vite, les clients se sont précipités aux Plaisirs fermiers. Un accueil qui a dépassé les espérances des porteurs de projet. Selon Daniel Bodet, l’autre clé de réussite est « la présence des agriculteurs dans le magasin. On assure tous des permanences. Ceux qui n’ont pas la fibre commerciale font autre chose, sinon on est devant les clients. C’est valorisant pour nous. Quand on traverse des crises sanitaires, on est là pour rassurer les clients. » Lui a arrêté les marchés tandis que certains ont privilégié ceux qui fonctionnaient le mieux.

Ils ont investi 700 000 euros dans les locaux (une chambre froide par produits, labo de découpe, zone de stockage, bureaux…).

Pendant les premiers années, ils ont embauché une salariée qui a assuré l’organisation (réunions, plannings des salariés, ressources humaines…). Puis, de nouvelles attentes sont arrivées avec un chiffre d’affaires qui plafonne aujourd’hui après une hausse importante. « Aujourd’hui, on doit se remettre en cause. On travaille sur nos valeurs, sur ce qu’on veut transmettre. En interne, on informe nos salariés sur nos méthodes de travail à la ferme. On travaille aussi en terme vestimentaire, sur l’ambiance musicale, l’agencement du magasin. On a embauché une personne qui a une grosse expérience dans le domaine de la commercialisation. »

Quatre magasins, des produits de producteurs, et des créations d’emplois

Ce nouvel élan a été possible par l’ouverture de nouveaux magasins qui ont permis de mutualiser son emploi. Un second a été créé à nouveau à Niort (2011), un autre à Poitiers (2014), et récemment à Saint-Maixent l’Ecole (il y a quelques semaines, Deux-Sévres). L’idée d’origine a été préservée. Seuls les producteurs locaux portent les projets. « On recherche la proximité, à encourager l’installation des jeunes », explique Daniel Bodet. D’ailleurs, ils ont créé des emplois, le premier magasin de Niort compte 9 salariés (bouchers, administratifs, vendeurs…).

Quelques erreurs ont été commises aussi, il a fallu s’ajuster vite. Au début, les producteurs avaient misé sur des plats traiteurs. Mais, les clients n’ont pas suivi, ils se sont révélés plus acheteurs de viandes à cuisiner eux-mêmes. L’autre magasin de Niort, installé en zone résidentielle, a dû réduire ses heures d’ouverture qui ne correspondaient pas aux habitudes de cette clientèle. Bref, tout est une question d’ajustements. Dans cet esprit, l’approvisionnement en légumes s’avère plus compliqué. Alors, ce sont des groupements de maraîchers qui alimentent les rayons en bio et en conventionnel raisonné. Pour compléter la gamme de produits, « des apporteurs » déposent leurs confitures, miels, pâtes, riz, certains fruits… Pour obtenir un achalandage attrayant. Une formule gagnante !

 

En savoir plus : http://www.plaisirsfermiers-niort.fr (le site des deux magasins de Niort de Plaisirs fermiers) ; https://www.facebook.com/Plaisirs-Fermiers-Poitiers-1535953206696677 (page Facebook du magasin de Poitiers) ; https://www.facebook.com/Plaisirs-Fermiers-St-Pezenne-1508414066121803 (page Facebook de l’un des deux magasins de Niort) ; https://www.facebook.com/plaisirsfermiersniort (page Facebook du premier magasin à avoir ouvert à Niort).

Ci-dessous, différentes vues de l’un des magasins Plaisirs fermiers de Niort (sur la deuxième photo : Daniel Bodet, producteur de volailles, l’un des producteurs au départ du projet).

 

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