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Céréales, pas d’urgence pour le premier apport d’azote

Avec des niveaux d’azote dans les sols plutôt élevés cette année, l’apport d’azote au tallage n’est pas nécessaire dans de nombreuses situations.

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Le premier apport d’azote est réalisé afin que la plante atteigne le stade épi 1 cm sans subir de carence azoté. Au stade épi 1 cm, un deuxième apport d’azote prendra le relais pour alimenter la plante. On constate qu’en situations idéales d’alimentation azotée, entre le semis et stade épi 1 cm, la céréale capte environ 60 kg N/ha.

Le premier apport au stade tallage n’est donc recommandé que lorsque les reliquats d’azote dans le sol sont inférieurs à 60 unités. Un excès d’azote début tallage peut entraîner des problèmes de verse et favoriser les maladies. Il est important de noter également que toutes les quantités d’azote amenées au stade tallage quand elles ne sont pas nécessaires représentent des quantités non valorisées et non utilisables en fin de cycle pour maximiser le rendement et la teneur en protéines.

Evaluer le niveau d’apport à début tallage / plein tallage

Le reliquat d’azote (Ri) peut être estimé par un calcul qui prend en compte le précédent (quantité d’azote apporté, et rendement), l’azote fourni à la culture précédente par la minéralisation (valeur A (provisoire) élevée pour cette campagne : estimée à 155 unités), et la pluviométrie depuis le 1er octobre. L’estimation tient également compte de la quantité d’azote déjà absorbée par la plante (Pi).

• Si l’azote disponible (Ri + Pi) est supérieur à 60 U : pas d’apport.
• S’il est inférieur à 60 U : apporter [60 U – reliquat estimé].

Pour les zones vulnérables, il est interdit d’apporter de l’azote avant le 16 janvier, selon un décret national.

Des quantités d’azote selon le type de sol et le précédent

Les calculs ci-dessous proposent des estimations du poste (Ri+Pi) pour plusieurs types de sols et précédents. Les niveaux d’azote disponible dans le sol sont élevés :
• Pluviométrie faible depuis le 1er octobre : peu de pertes par lessivage.
• Minéralisation automnale élevée.
• Rendements des cultures précédentes inférieurs aux objectifs.
• Valeur A élevée : estimée à 155 unités.


Figure 1 : valeurs calculées à partir de l’estimation du reliquat disponible dans le sol (Ri + Pi) pour une pluviométrie d’environ 300 mm entre le 1er octobre et le 1er mars

 

Aude CARRERA, Bertrand DUCELLIER, Thierry GROSSOLEIL (Arvalis – Institut du végétal)

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