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aggrozouk photo

Avec l’Aggrozouk, découvrez le plaisir du binage… en pédalant !

L’Aggrozouk est un véhicule à assistance électrique qui permet aux maraîchers de biner en pédalant. Dessinés par un collectif de bénévoles, les plans de ce petit tracteur à pédales sont disponibles en accès libre sur internet. Les premiers utilisateurs sont ravis.

Réunissant des maraîchers, designers et bricoleurs, le collectif Farming Soul développe des outils agricoles entraînés par pédalage. Une fois qu’un prototype est au point, les concepteurs convient les futurs utilisateurs à des formations d’auto-construction, et partagent librement les plans sur internet. Une technologie « appropriée » qui répond à des enjeux écologiques, sociaux et politiques.  

L’aggrozouk accélère le binage

Ainsi est né l’Aggrozouk en 2015, sorte de vélo couché à assistance électrique, doté d’une barre pour fixer les outils agricoles. L’outil est donc adaptable et polyvalent, avec pour but de travailler la terre et de porter des charges. Petit défi technique : le moteur de tricycle électrique de 1500 watt et 48 volts (produit en France) doit entraîner les quatre roues de moto. Du coup, le différentiel a été conçu sur-mesure par un ferronnier !

D’après les premières expériences, l’Aggrozouk favoriserait un binage superficiel (de 5 à 10 centimètres) cinq à huit fois plus rapide qu’un binage manuel, sachant que la machine peut aller jusqu’à 10 km/h. A titre d’exemple, une ferme de Périgueux a réussi à biner ses trois hectares intégralement toute la saison et de manière régulière, ce qu’elle n’était encore jamais parvenu à faire. Petit bémol : la machine manque encore un peu de précision dans l’arrachage mais ce défaut sera amélioré dans les prochains mois.

On peut pardonner cette faille compte-tenu du coût attractif : entre 1500 et 3000 euros selon les possibilités de récupération. On compte environ 400 euros de métal, 300 euros le moteur et 700 euros la batterie. En plus de la bineuse, la machine tractera bientôt un semoir, une  herse et un désherbeur thermique. Les derniers détails seront affinés ces prochains mois – notamment le renforcement du porte-outil – pour proposer une version définitive des plans en 2017. Mais chacun est libre de s’approprier le modèle !

Un engin ergonomique et sur mesure

La difficulté était de concevoir une structure à la fois légère et solide, d’où sa forme en treillis. Le modèle de base fait 150 kg à vide, ce qui permet de rouler sur sol humide et sur planches. Grâce à la position couchée du siège (confortable pour le dos), on peut rouler sans problème dans les serres, même avec un châssis à 60 cm du sol. Après, il faut choisir le régime le plus adapté, en jouant sur les vitesses du vélo et le boitier qui commande la puissance d’assistance électrique. Pas de panique pour les recharges : les quatre batteries de 100 ampères et 12 volts assurent une quarantaine d’heures d’autonomie.

Si l’outil s’appelait au départ Bicitractor, il ne faut pas s’attendre évidemment aux performances d’un tracteur. Son but est avant tout de mécaniser un travail manuel.

Six aggrozouk en service

Six prototypes sont utilisés en ferme (à Annemasse, dans le bassin parisien, à Loches, à Périgueux…), pour un résultat satisfaisant. Les plans ont été ajustés après les premiers tests dans les champs. Aujourd’hui, la structure est validée.

Située près de Lausanne, la ferme à vocation environnementale de Rovereaz utilisera son Aggrozouk dès le printemps prochain : « Nous lancerons nos premières cultures maraîchères sur un hectare. Si nous sarclons avec un tracteur, nous serons obligés de passer toute les semaines pour enlever les mauvaises herbes. Ca userait le sol et reviendrait très cher en carburant. Nous avons découvert par hasard l’Aggrozouk sur internet, et nous avons trouvé très intéressant de s’approprier cet outil léger, rigolo et sympa. C’est aussi une alternative au surendettement des agriculteurs, et il participe à la préservation des sols », estime Romain Chollet, membre du collectif qui exploite la ferme. Il souligne tout de même qu’il faudra continuer à désherber manuellement les inter-rangs.

Des formations tout l’hiver

Des formations d’auto-construction sont proposées par le collectif et L’atelier paysan. Elles peuvent être en partie financées par le fonds Vivea. Quatre sessions seront planifiées cet hiver.  Ces formations permettent de gagner du temps grâce à l’encadrement et le partage des tâches. Seul, il faudrait compter entre 170 et 200 heures de travail pour le construire. Il faut aussi une petite disqueuse, un poste à souder à l’arc, un démonte chaîne de vélo et de moto ainsi que du petit outillage classique de bricolage… et de la ferraille !

Vidéos ci-dessous : formation de prototypage en autoformation (aggrozouk) ; et binage haricots secs.

 

En savoir plus : http://www.farmingsoul.org (plans de l’aggrozouk) ; http://www.latelierpaysan.org (site de l’atelier paysan).

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