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Avec la montaison, les céréales entrent dans une phase de besoins en azote

Le déclenchement des apports d’azote va dépendre du stade des cultures et de l’état de ressuyage des parcelles.

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La situation

Malgré le temps doux, la plupart des parcelles, bien que très développées, n’est pas encore au stade épi 1 cm. La douceur hivernale conduit toutefois à une avance de 15 jours à 3 semaines par rapport aux normales. Les variétés précoces à ½ précoces semées autour du 20 octobre devraient atteindre ce stade clé les premiers jours de mars.

Aujourd’hui, certaines parcelles ont atteint voire dépassé épi 1 cm. Il s’agit de semis très précoces ou de variétés particulières : pour le blé tendre, des variétés très précoces à précoces comme Paledor, Descartes et Cellule, de certains triticales et d’orges précoces ; et pour le blé dur, des variétés précoces, Miradoux et Anvergur, semés en octobre.

Les pluies importantes de janvier et février ont tendance à ralentir le développement dans les limons sensibles à l’excès d’eau dont les symptômes de jaunissement sont aujourd’hui bien visibles, en particulier sur les orges.

La croissance des céréales est exceptionnellement importante. La biomasse atteint des niveaux très élevés dans nos essais. Elle s’accompagne d’une forte minéralisation de l’azote du sol – niveau maximum jamais égalé ces 20 dernières années. Les cultures ont donc déjà absorbé des quantités d’azote importantes et ne présentent pas de signes de carence azotée tant qu’elles n’ont pas démarré la montaison. Les jaunissements observés actuellement sont majoritairement dus à l’excès d’eau et parfois à des problèmes sanitaires (rouilles notamment).

Conduite à tenir

Dans tous les cas :
• attendre que les sols ressuient et redeviennent portants pour passer,
• penser à reporter 40 à 60 kg N/ha pour piloter un apport à dernière feuille.

Pour les parcelles actuellement pas ou peu redressées (hauteur d’épi dans la tige < 6-7 mm)

Il faut encore attendre pour apporter l’engrais azoté. Une impasse de l’apport au tallage est recommandée dans ces situations étant donné le fort développement végétatif. Aucun apport n’est nécessaire tant que ces parcelles n’ont pas atteint le stade épi 1 cm. Un apport d’azote trop précoce serait mal valorisé, augmenterait le risque de verse et favoriserait certaines maladies foliaires (rouilles, oïdium).

Pour les parcelles arrivant à épi 1 cm (hauteur d’épi dans la tige > 7 mm)

Les plantes entrent dans la période où leurs besoins augmentent. Apporter l’azote sur sol portant, en s’adaptant à la dose prévue à épi 1 cm :
– dose « épi 1 cm » < 100 kg N/ha : attendre que le stade épi 1 cm soit franchi et apporter l’azote,
– dose « épi 1 cm » > 100 kg N/ha : fractionner l’apport et encadrer le stade épi 1 cm,

• 40 à 60 % de la dose « épi 1 cm » dès que possible (sol portant),
• le complément 10 à 15 jours après.

A noter : une carence azotée survenant fin tallage – début montaison sur des cultures très développées ralentira l’émission et limitera le développement des plus jeunes talles, non productives, qui de toute façon sont appelées à disparaître au cours de la montaison ; un jaunissement dû à un défaut d’alimentation azotée survenant sur des parcelles bien développées n’aura aucune conséquence sur le rendement à ce stade.

Message rédigé par Arvalis – Institut du végétal avec l’appui des techniciens d’Agrial, d’AMC, de la CAM, de la CAPL, de Soufflet Atlantique et des Chambres d’agriculture des Pays de la Loire.

Anne-Monique Bodilis, Hélène Lagrange (Arvalis – Institut du végétal)

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