prim holstein

Aux Pays-Bas, les éleveurs laitiers délocalisent la production de génisses

Pour respecter le quota phosphate imposé par la Commission européenne, les producteurs de lait néerlandais recourent à plusieurs subterfuges et astuces. Des fausses déclarations de naissance de veaux et l’abandon de l’élevage d’une partie des génisses de renouvellement de leur troupeau.

Les éleveurs néerlandais sont entrés en résistance ! Malgré l’obligation de réduire les émissions de phosphates de leurs troupeaux, ils parviennent à produire quasiment autant de lait. L’an passé, leurs livraisons n’ont diminué que de 0,2 % par rapport à 2016.

Il y a quelques semaines, nous avions appris qu’un nombre conséquent de producteurs avaient effectué de fausses déclarations de naissance de veaux afin de masquer la présence de vaches pour respecter théoriquement le « quota phosphate » imposé par Bruxelles.

Plus récemment, le dernier rapport de la Commission européenne intitulé « Perspectives à court terme des marchés agricoles » révèle que des producteurs néerlandais ont renoncé à élever une partie de leurs génisses. Leur priorité est le maintien des effectifs de leurs troupeaux de vaches laitières dans leurs étables afin de produire au moins autant de lait que les campagnes passées.

Pour cela, ces producteurs ont fait abattre plus de vaches pour ne conserver que les meilleures (+14% d’animaux par rapport à 2016) et ils ont exporté 10 000 animaux vivants.

Parallèlement, des producteurs ont cessé l’élevage d’une partie de leurs génisses. Leurs effectifs se sont effondré de 14 %.

Et alors est apparu un important flux d’échanges commerciaux. Tandis que 70 000 génisses ont été exportées l’an passé, 18 000 autres on été importées, soulignant la délocalisation de leur élevage en Belgique par exemple.

En fait, la réduction des émissions de phosphate se traduit, aux Pays-Bas, par de nouveaux gains de productivité. Ils s’ajoutent à ceux observés à l’échelle européenne depuis 2012.

Eurostat, l’organisme de statiques européen, a souligné que les effectifs de vaches en 2017 sont équivalents à ceux de 2011 alors que la production de lait a crû de 8 %, soit près de 13 million de tonnes.

La production par vache a atteint en moyenne 7 060 kg par vache.

Gains de productivité dans toute l’Union européenne

La réduction des effectifs se poursuivra cette année et l’an prochain mais à un rythme moins soutenu. Dans certains pays, la production de lait se substitue à d’autres activités moins porteuses. Aussi, le nombre de vaches croît en Pologne dans les élevages professionnels, au Danemark, en Autriche, en Slovénie et à Chypre. En revanche, il diminue de plus de 2 % en Bulgarie, en Roumanie, en Slovaquie, en Lettonie, en Lituanie, en Croatie, à Malte, en Belgique et en Grèce.

La baisse du nombre de vaches n’est pas du tout lié au déclin de la production de lait dans ces pays. Elle traduit des gains de productivité obtenus par une meilleure alimentation des animaux et par une proportion de vaches plus jeunes et plus productives dans les troupeaux. La professionnalisation de la collecte du lait se poursuit en Roumanie et en Bulgarie.
 

En savoir plus : https://ec.europa.eu/agriculture/sites/agriculture/files/markets-and-prices/short-term-outlook/pdf/agri_short_term_outlook_spring-2018_en.pdf (source des informations de cet article).


Ci-dessous, photo d’archives d’une vache prim’holstein.

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